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Les voyants de Fatima

 

«Sans amour il n’y a pas d’yeux voyants.» / Miguel Torga

 

«Il a dispersé les superbes et élevé les humbles» (Lc 1,51-52)

La vie de Lucie, de François et de Jacinthe, les petits bergers de Fatima, est une histoire de grâce et miséricorde. Chez ces enfants nous voyons agissant la même force paradoxale qui scelle toute l’histoire du salut : La disproportion infinie entre l'histoire des superbes et des puissants, avec leurs schémas, stratégies et conflits, et l'histoire des humbles qui, dans la vérité de leur existence, sont invités par Dieu pour être un ferment de transformation de l'humanité. En tant que voyants de la miséricorde de Dieu, les petits bergers feront voir le message qu’ils ont accueilli à travers leurs vies simples. Ils sont constitués des témoins de la présence de l'amour de Dieu, de ce Dieu qui est Amour (1 Jo 4,8), reflétant vers le monde son visage miséricordieux qui convertira leurs vies en un reflet de cette lumière qui était Dieu lui-même, dans laquelle, à l'ombre d'un chêne vert, Notre-Dame fit qu’ils se voient eux-mêmes (Mémoires de Sœur Lucie, Fatima, 10e édition, 2015, p. 182. Cette œuvre sera citée ici, sous le titre de M de Mémoires, suivi de la page concernée).

 

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«Grandissant en sagesse, en taille et en grâce, sous le regard de Dieu et des hommes» (Lc 2,52)

Nés à Aljustrel, un petit village de la Paroisse de Fatima, au début du XXe siècle, les frères François et Jacinthe et leur cousine Lucie ont grandi dans un milieu familial modeste, dans un lieu rude, calme et isolé. Ils ne savaient pas lire ou écrire et ne pouvaient pas savoir beaucoup sur la géographie, l'histoire et la pensée dans le monde qui était au-delà de leur montagne. Ils ont reçu une éducation chrétienne très simple, comme prévu dans un milieu montagnard où ils habitaient. La mère de Lucie a introduit sa fille et ses neveux dans la catéchèse, et c’est Lucia elle-même qui, un peu plus âgée que ses cousins, leur a raconté les histoires bibliques et enseigné les prières qu’elle avait apprises avec sa mère. Cependant, malgré la simplicité de leur initiation chrétienne, les parents leur ont aussi offert un exemple vivant de foi engagée: la participation à l'Eucharistie dominicale, la prière en famille, la vérité et le respect de tous, la charité envers les pauvres et les nécessiteux.

À sept ans, Lucie a commencé à paître le troupeau de sa famille. Quelque temps plus tard, ce sont ses cousins qui demandent de l’accompagner, en gardant aussi le troupeau de ses parents. Les trois passaient beaucoup de leur temps dans la montagne avec les moutons, distraits dans la joie de leur enfance.

Lucia était un enfant sensible à l’amour de Dieu. Avec seulement six ans, lors de la réception pour la première fois du Corps du Christ, elle n’hésite pas à faire la prière suivante : «Seigneur, faites de moi une sainte ! Gardez mon cœur toujours pure, pour vous seul !» (M 75). Le désir profond d’être pleinement enveloppée par l’étreinte de Dieu sera le trait continu du chemin qu’elle ira parcourir. 

François, le regard contemplatif qui alimentait le silence intérieur, touchait la nature comme celui qui touche la création et se laisse baigner par la beauté du Créateur. La paix qu’il en buvait, il la transmettait à ses compagnons, pour lesquels il était un signe de concorde, même dans l’offense et la querelle. Il se laissait enchanter par le lever et le coucher du soleil, qui était sa « lampe » préférée, la « lampe de Notre Seigneur » (M 142).

Jacinthe préférait la « lampe de Notre Dame », la lune, qui ne faisait pas mal aux yeux. La petite suivait de près sa cousine Lucie, pour laquelle elle avait une grande affection. Elle appréciait les fleurs que la montagne lui offrait, en y cueillant toute la joie du printemps. Elle aimait entendre l’écho de sa voix au fond des vallées, résonnant chaque Ave Maria qu’elle invitait à prier. Elle serrait contre elle les petits agneaux, les appelait, chacun par son nom, et marchait au milieu du troupeau, ramenant un dans ses bras, «pour faire comme Notre Seigneur» (M 44). 

Ils vivaient avec intensité, comme seulement les enfants savent le faire.

Ils priaient aussi. Leurs parents leur avaient recommandé de réciter le chapelet après le repas, ce qu’ils ne cessaient de faire, mais avec une façon très particulière, en faisant défiler les grains du mystère avec la simple évocation de : Ave Maria, Ave Maria, Ave Maria, pour terminer avec un profond et grave Notre Père (M 44). Une prière toute simple de ceux qui invoquent un nom. De cette persistance à invoquer le nom de Dieu, même avec la ruée des enfants car ils veulent jouer, germera le don de la vie accueillie et offerte en sacrifice.

Ainsi, Lucie, François et Jacinthe grandissaient en sagesse, en taille et en grâce.

 

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«Heureux les cœurs pures, car ils verront Dieu» (Mt 5,8)

Quand un après-midi de printemps en 1916, après leur prière simple, les petits bergers ont aperçu, au-dessus des arbres, «une lumière plus blanche que la neige, ayant la forme d’un jeune homme, lumière transparente, plus brillante qu’un cristal traversé par les rayons du soleil» (M175), rien ne leur ferait supposer que cette lumière-là sous forme humaine était le messager de la Paix de Dieu qui les introduirait dans son école de spiritualité et de prière. Il était tellement inattendu que les petits bergers se sentaient pris dans la contemplation de cette lumière immense, immergés dans une atmosphère intense dans laquelle la force de la présence de Dieu les «absorbait et anéantissait presque complètement» (M 177).

L’Ange de la Paix les visitera trois fois, au printemps et en été 1916. Ses paroles qui se gravèrent dans l’esprit des enfants «comme une lumière qui [les] faisait comprendre qui était Dieu, combien il [les] aimait et voulait être aimé» (M 176) parlent du cœur de Dieu, un cœur attentif à la voix des humbles, sur lesquels il a «des desseins de miséricorde». Quand il apprend les enfants à prier, l’Ange invite, tout d’abord, à l’adoration de ce cœur de Dieu, d’où jailliront la foi, l’espérance et la charité : « Mon Dieu, je crois, j’adore, j’espère et je vous aime». L’invitation de l’Ange à la prosternation révèle, aux yeux simples des enfants, que l’adoration de Dieu naît de cette attitude humble de savoir qu’on est accueilli par l’amour premier du Créateur. De l’adoration jaillira le don confiant de la foi, l’espérance de celui qui sait être accompagné, et l’amour comme une réponse à l’amour premier de Dieu qui portera des fruits dans la compassion et les soins pour les autres.

La dernière manifestation de l’Ange a renouvelé l’appel à l’adoration et il le déplie avec un appel à rendre grâce, à faire l’Eucharistie, et à devenir un don offert en faveur des autres. L’Ange invite les enfants à adorer profondément la Très Sainte Trinité, en s’unissant au sacrifice du Christ dans la réconciliation de tous en Dieu (M 176-177). Puis, il leur offre le Corps et le Sang du Christ, ce Don premier, à la lumière duquel ils seront invités à s’offrir en sacrifice pour tous les «hommes ingrats», pour tous ceux qui ne savent vivre comme celui qui rend grâces. 

Depuis lors, les bergers vivent immergés dans cette adoration de Dieu, avec un désir discret mais convaincu de transformer leurs vies en cadeau offert au Créateur pour les autres. Telle est leur vocation.

 

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«Pais mes brebis» (Jo 21,17)

Et voici l’invitation inattendue : «Voulez-vous vous offrir à Dieu ?» C’est avec cette hardiesse qu’une Dame plus brillante que le soleil jaillit, le 13 mai 1917, dans la vie de trois enfants à la Cova da Iria. Pendant six mois de suite, le 13, la Vierge Marie viendra renouveler cette invitation, par laquelle les trois bergers seront faits témoins humbles du cœur de Dieu, dans la complexité d’un monde souffrant. 

«Voulez-vous vous offrir à Dieu pour supporter toutes les souffrances qu’il voudra vous envoyer, en acte de réparation pour les péchés par lesquels il est offensé, et de supplication pour la conversion des pécheurs ?» (M 180)

Le fiat spontané des bergers, que «Notre Dame accueillit […] comme les prémices  de son Message» (Sœur Lucie, Comment je vois le Message à travers les temps et les événements, p.36), est confirmé par la Vierge avec une lumière immense qui a pénétré dans le plus profond des enfants, les faisant se voir eux-mêmes «en Dieu qui était cette lumière» (M 180). Cette lumière, qui les enveloppera également en juin, les préparera pour accueillir le Secret révélé en juillet : dans une succession d'images dévoilées par la Dame, les petits bergers comprennent que le cœur de Dieu ne reste pas indifférent à l’histoire humaine ; que le péché est l’indifférence envers le cœur de Dieu ; que le cœur de Dieu est miséricordieux, encore et toujours à la recherche de l’homme empêtré dans ses drames ; et que ceux qui accueillent la lumière du cœur de Dieu sont invités à s’associer, par la prière et le sacrifice, à ses soins pour l’humanité.

Dès la première immersion dans cette lumière, Lucie, François et Jacinthe, en savourant encore les échos de la profondeur qu’ils ont expérimentés, se combinent pour ne rien dire de ce qui est arrivé. Mais Jacinthe est prise par la beauté de la Dame et sa joie est tellement grande qu’elle ne peut pas la contenir pour elle seule. Elle est la première annonciatrice de cette divine joie récemment découverte que Notre Dame diffusait. Et, comme les disciples d’Emmaüs (Lc 24,32) qui, devant le mystère pascal, sentaient brûler leur cœur, elle avouait à ses amis : «Je sentais, là, en moi, quelque chose qui m’empêchait de me taire» (M 46).

La nouvelle des manifestations de Notre Dame du Rosaire se répand sans tarder. Pourtant, si le nombre de ceux qui viennent en pèlerins, à la Cova da Iria, ne cesse d’augmenter, les petits bergers auront beaucoup à souffrir aux mains de ceux qui doutent ou s’y opposent. Dès la première rencontre, en confirmant le fiat des enfants, Notre Dame leur avait assuré qu’ils auraient beaucoup à souffrir. À la manière des prophètes (Jr 1,19), la vocation des enfants accepte la souffrance comme faisant partie de leur mission. Ils seront accusés de fraude ou d’avidité, par nombreuses personnes. Sauf peut-être le père de François et Jacinthe, les familles des enfants craignent qu'ils répandent ce qu’elles estiment être un mensonge et craignent pour leur vie. À la maison et partout, ils sont soumis à des visites et interrogatoires incessantes et pénibles.

Mais la plus grande épreuve viendrait le 13 août. Le matin de ce jour, les enfants sont surpris par la visite de l’Administrateur de la Municipalité d’Ourém, un connu maçon et libre-penseur. Après les avoir interrogés chez eux et dans la maison paroissial et, voulant à tout prix qu’ils lui révèlent le secret qu’ils insistent à ne pas dévoiler, l’administrateur a astucieusement proposé de les conduire à la Cova da Iria, les conduisant, cependant, à son domicile à Ourém. Il y continue de faire pression sur les petits afin qu’ils lui révèlent le secret, les mettant pendant un certain temps dans une cellule avec d’autres détenus et les menaçant de les faire frire dans l’huile d’olive. La réponse innocente de François  irradie paix et joie : «S’ils nous tuent, comme ils disent, nous seront bientôt au ciel ! Quel bonheur ! Rien d’autre n’a d’importance pour moi !» (M. 151).

Remis à leurs parents le 15 août, ils retrouveront la Dame en blanc le 19 août, à Valinhos, et en septembre et octobre, à la Cova da Iria. Une grande foule se rassemble dans cette dernière rencontre – assoiffés de Dieu ou simples curieux – et a vu un signe, comme la Dame avait promis. Mais, pour les enfants, Lucie, François et Jacinthe, la dernière rencontre devient un rappel permanent qu'ils sont appelés à rendre leurs vies une bénédiction (Gn 12.2).

 

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«Je vous donnerai des pasteurs selon mon cœur» (Jr 3.15)

La vie des petits bergers n’a jamais cessé d’être rythmée par le cœur de Dieu. Le fiat donné à la Dame plus brillante que le soleil a été constamment renouvelé par le désir innocent de Lucie, François et Jacinthe de mettre à jour, dans leurs vies, l’amour passionné de Dieu. La présence de Dieu devient, pour les enfants, une terre sacrée et, comme Moïse, pieds nus devant le buisson ardent (Ex 3,2-12), leur intimité devient une prosternation en présence de cette lumière intérieure qui est Dieu, qui brûle sans nous brûler. Voilà le secret ineffable qui les dynamise. Ce Buisson Sacré qui brûle dans leur cœur, les réveille tout comme, autrefois à Moïse, pour la mission de prendre soin des personnes vivant dans l'esclavage du péché et l'ingratitude. Et ainsi, devant tous les autres, ils sont une présence de la lumière de Dieu et, devant Dieu, ils sont des médiateurs en faveur de tous les autres. Leurs vies deviennent un don constant de tout ce qu’ils sont et ce qu’ils font – aussi insignifiant que ce soit – pour amour de Dieu et des pécheurs.

Les vies de François, de Jacinthe et de Lucie assument cette vocation inséparablement contemplative, compatissante et annonciatrice. Mais chaque enfant met davantage l’accent à la nature spécifique de sa vocation.

François, mû par son regard intérieur sensible à la lumière de l’Esprit, sent l’appel à l’adoration et à la contemplation. Il se réfugiait derrière un rocher ou sur le dessus de la montagne pour prier seul. D'autres fois encore, il était de longues heures dans l'église paroissiale, dans l'intimité du silence, restant en compagnie de Jésus caché. Il était là pour prier et penser à Dieu, absorbé dans la contemplation du mystère insondable de celui qui vient à la rencontre de l'homme. François, lui seul, avec le regard de son cœur, trouve la tristesse de Dieu face à la souffrance du monde, il souffre de cette tristesse et veut consoler Dieu (M 150). Le petit berger qui n’avait pas entendu l’Ange et la Dame, il les avait uniquement vus, et c’est lui le plus contemplatif des trois bergers. Et dans la vie de cet enfant, on peut souligner que la contemplation jaillit de l’écoute attentive du silence qui parle de Dieu, du silence dans lequel Dieu parle. L’attitude contemplative de François est de se laisser habiter par la présence indicible de Dieu – «Je sentais que Dieu était en moi, mais je ne savais pas comment cela s’était fait !» (M. 145) – et c’est cette présence qui se transfigurera dans un accueil orant de l’autre. Chez François on découvre une vie de contemplation.

La petite Jacinthe traduit la joie, la pureté et la générosité de la foi, reçue comme un cadeau du cœur de Dieu et transformée, à partir des insignifiances de sa vie simple de jeune fille, en don agréable au cœur de Dieu (Rm 12.1) en faveur de l’humanité. La force avec laquelle la lumière divine a éclaté dans sa vie d’enfant l’entraîne définitivement avec un dynamisme nouveau qui l’amène à souhaiter ardemment partager sa joie. La pureté de son cœur joyeux la fait souhaiter que tout le monde, reconnaissant et pure, puisse jouir de la présence et de la joie du cœur de Dieu. Son désir de partager l’amour ardent qu'elle éprouvait pour les cœurs de Jésus et de Marie la faisait grandir dans le souci pour les pécheurs. Tous les petits détails de sa journée de pâturage, les gênes des questionnaires sans fin auxquels elle était soumise, toutes les contrariétés de sa maladie étaient des raisons pour en faire un don à Dieu pour la conversion des pécheurs. D’autres fois, elle partageait son repas avec les pauvres, offrant son jeûne en sacrifice, comme un signe du don de sa vie par amour pour le bon Dieu et l’humanité. Prier et souffrir pour l’amour «C’était là son idéal, ce dont elle parlait» (M 62). C’était sa joie, celle de vivre immergée dans l’amour du Christ souffrant, à la manière de Saint-Paul : « Maintenant je trouve la joie dans les souffrances que je supporte pour vous ; ce qui reste à souffrir des épreuves du Christ dans ma propre chair, je l’accomplis pour son Corps qui est l’Eglise» (Cl 1,24). Le feu qu’elle apportait dans la poitrine irradiait et ne cesserait de s’étendre, jusqu’à ce qu’il ne touche pas, par la dynamique théologale de la prière et du sacrifice, toutes les femmes et tous les hommes et, en particulier, les femmes et les hommes ingrats, c'est-à-dire, tous ceux qui ne se mettent pas à l’abri de la Grâce. La vocation de Jacinthe est la compassion.

Lucie accueille la mission d’évangéliser, de faire connaitre la bonne nouvelle de la miséricorde de Dieu, ce qui correspond au désir du Dieu de la miséricorde qui veut que le monde se consacre au Cœur Immaculé de Marie (M 183). Très tôt, Lucie comprend qu’au centre de la dévotion au Cœur Immaculé est la puissance transformatrice de la Miséricorde de Dieu. Et là, elle découvre sa vocation de mémorial de «la grandeur des Divines Miséricordes» (M 197). Comme Israël, appelé à être la lumière des nations (Es 49,6), la vie de Lucie devient un témoignage vivant des desseins de miséricorde que Dieu a pour l’humanité. De son humble vie d'une bergère à la clôture de sa consécration religieuse, Lucie est le témoin qui s’éteint pour que la lumière du Secret du Dieu de la miséricorde, déjà définitivement révélé par son Fils et rappelé à Fatima, brille sans cesse. En elle, nous entrevoyons le témoin fidèle d’un don accueilli et offert au monde.

 

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«Je te loue, Père, car tu as révélé ces choses aux tout-petits» (Mt 11,25)

Les vies de François et Jacinthe ont été brèves et simples. Ils ont vécu seulement  de l’Amour et pour l’Amour qui leur avait été révélé dans la lumière offerte par les mains de la Dame si belle. Et ce fut tout. À la fin de 1918, François et Jacinthe ont été pris par une épidémie de broncho-pneumonie. La Dame leur avait assuré qu'ils iraient au ciel bientôt et ainsi les enfants ont compris que leur heure allait venir

François décède le 4 avril 1919 chez lui, à Aljustrel, et Jacinthe le 20 février 1920, seule, dans un hôpital à Lisbonne. Le garçon était âgé de 10 ans. Sa sœur de neuf ans. La souffrance des deux, pendant les mois de maladie, a été assumée comme un don de soi pour les pécheurs, l'Église, l'histoire des hommes et des femmes qui souffraient, et qu'ils ont aimés jusqu’au bout. Un jour, quand la Sainte Vierge apparut de nouveau à Jacinthe pour lui annoncer que, après avoir souffert beaucoup, elle allait mourir toute seule dans un hôpital à Lisbonne, et que la Vierge elle-même viendrait la chercher au Ciel, Jacinthe exclame, pleine d'innocence et de maturité: «Ô Jésus, maintenant vous pouvez convertir beaucoup de pécheurs, parce que ce sacrifice est très grand !» (M 64).

Qui aurait cru que des vies si brèves et simples seraient capables d’un tel amour ?

Lucie a été encore un témoin d'un siècle assoiffé de Dieu – de sa Grâce et sa Miséricorde – parce que trop enveloppé dans des stratagèmes de domination et de violence. En tant que mémorial des grâces de Dieu, elle continuera à annoncer la vocation du Cœur Immaculé, comme un chemin par lequel Dieu rachète l'Homme avec son amour. Le dialogue inauguré à la Cova da Iria a continué d’être fait avec cette femme consacrée, autrefois une petite bergère, qui est devenue une voyante de la présence du Dieu-mystère-de-communion dans les drames du monde et héraut de la vie pleine qu’Il offre. Elle n’a jamais cessé de répéter les appels de Notre Dame : la conversion qu’on peut atteindre par l’adoration de Dieu ; la prière du Rosaire méditant sur la vie du Christ ; la consécration au Cœur Immaculé de Marie, cette femme singulière qui inaugure une manière d’être à la lumière du Fils ; la réparation par les Premiers Samedis, ces sabath consacrés à Dieu qui évoquent la libération promise.

Lucie a également vu que l’Eglise a confirmé que le Secret laissé à Fatima est un écho de l’Evangile. Et que sur le seuil d’un nouveau millénaire, les vies de ses cousins, de petits enfants montagnards que Dieu a visités, indiquent à toute l’Eglise un style croyant d’ouverture aux desseins de miséricorde et, par conséquent, ils sont bienheureux. A la fin de ce parcours spirituel intense, Lucie est définitivement accueillie par la lumière de Dieu, le 13 février 2005.

Les petits bergers ont vécu intensément la passion de Dieu pour l'humanité. Et, ainsi, ils ont été désignés comme des prophètes de l’amour de Dieu et, par Lui, offerts au monde comme des enfants-pasteurs selon son cœur (Jr 3,15).

 

As referências textuais às fontes de Fátima citadas no texto seguem as seguintes edições: Memórias da Irmã Lúcia I. 14.ª ed. Fátima: Secretariado dos Pastorinhos, 2010 [sob a abreviatura M seguida da(s) página(s)] e Como vejo a mensagem através dos tempos e dos acontecimentos. 2.ª ed. Fátima: Secretariado dos Pastorinhos, 2007 [sob a abreviatura CVM seguida da página].

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Rosaire
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